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Maltraitance.

8 décembre 2006

Pourquoi?

plume_papierweb

Il y a un truc qui obsède dans la maltraitance. C'est de comprendre. Pourquoi, pourquoi ça, pourquoi moi?

On se demande, parfois pendant des années. Les questions engendrent la culpabilité, et un jour on comprend qu'on ne pourra jamais vraiment comprendre.

Ce que je dis n'est pas nécessairement une vérité universelle mais je pense que c'est une grande partie de l'explication. Celui qui maltraite essaie souvent de se justifier avec des phrases bateau, "c'est parce que je t'aime", "c'est pour ton bien"; ... Mais il est difficile de voir dans quel mesure la destruction de l'être peut être pour le bien de quelqu'un.

A force de discussions, j'ai compris que ceux qui m'ont maltraitée n'avaient aucune raison VALABLE de le faire. Je crois que les raisons dépassent l'entendement. Bien sûr, il y a peut-être ceux qui reproduisent un vécu.

Exclu cela, c'est beaucoup d'irrationnel. Le plaisir de faire mal, de dominer. Prendre son pied en humiliant, en frappant ou en violant. En faisant mal. En faisant croire qu'on fait du bien ou en cherchant après à obtenir le pardon. Il y a beaucoup de haine, parfois de jalousie, mais rien de rationnel et d'explicable.
La perversité aussi, souvent. Inexplicable rationnellement également.

D'où le pourquoi moi. Parce que. Peut-être parce que celui que l'on sent fragilisé ou rejeté par les autres, celui qu'on ne défendra ou qui ne parlera pas. Ou alors tout simplement celui qui était là, prêt à assouvir le besoin de blesser.

Les j'étais un enfant difficile, les je le méritais, je faisais des bêtises ou je ne savais pas aimer, ce sont les fausses excuses que l'on essaie de poser à l'agresseur pour se rassurer en trouvant une pseudo explication à laquelle on pense croire. Mais c'est faux.
Un enfant, un ado, ne peut pas être provocateur. Il ne peut pas pervertir l'adulte ou le plus grand, il est sous l'autorité et face à l'autorité il n'est plus rien ; dans sa tête le grand a toujours raison.

Ce n'est pas l'enfant/ado qui attire les coups, qui donne l'idée au grand de le violer ou de l'humilier, de l'insulter.

Question à laquelle il est impossible de répondre? Je serais tentée de le croire. Je ne crois pas qu'il y ait de bonnes raisons. Je ne crois pas non plus que ces hypothétiques raisons soient classifiables dans un tableau. Pas la fatalité. Juste le mauvais endroit, au mauvais moment. Ou la mauvaise famille, la rencontre avec la mauvaise personne.

Mais pas de réel parce que.

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5 décembre 2006

Briser le silence.

mains

Il y a plusieurs sortes de prisons. Les matérielles, avec des barreaux.

Et celles que personne ne voit. Les pires, peut-être. Parce que personne ne sait que l'on est en prison, ou parce que ceux qui le savent ne veulent pas qu'on en sorte.

Souvent, quand on veut se tirer du carcan imposé par la famille ou les proches, on se fait rattraper vite fait, et on continue à crever, en silence.
Ou alors on préfère y rester. Parce qu'on n'ose pas. Parce qu'on ne sait pas que ce n'est pas normal, parce qu'on ne se rend pas compte. Ou alors parce qu'on n'a personne pour nous écouter. Parce qu'on a honte. Parce qu'on crève de trouille ou parce qu'on se dit que le silence protège.

Le silence tue. Ce silence-là, en tout cas.

Oser, c'est difficile. Les conséquences, elles le sont aussi. On se dit que si on parle la vie va s'effondrer. Mais si on en arrive à ce niveau de réflexion, c'est parce que, peut-être, notre vie s'est déjà effondrée.

Les autres devinent peu. Parce qu'ils n'osent pas y penser. Et beaucoup fuient. Beaucoup de ceux que l'on aurait pu. Ou alors on pense n'avoir personne.
Pourtant, parfois, c'est quand on les attend le moins que les gens pointent le bout de leur nez, ou tendent une main, tout simplement. Parfois aussi ceux que l'on n'aurait jamais imaginé.

Parler, ce n'est pas tout dire d'un coup. C'est juste dire, le tout. Pas obligé de donner des détails. Les mots maltraitance, viol, inceste, suffisent souvent.
Parler, ça peut aussi être l'écrire. Et le faire lire à quelqu'un.

Briser le silence, parce que le seul moyen de s'en sortir.

J'y croyais pas avant, c'est vai. Pourtant, on me l'avait déjà dit. Et un jour je l'ai fait, et de la descente vers la mort j'ai entr'aperçu la vie. La vraie, pas celle d'avant, pas la survie.
Je n'ai pas parlé, j'ai choisi d'écrire. Cinq minutes avant, je ne pensais pas le faire. C'est venu d'un coup. Il fallait, juste.

Oui, c'est dur. Oui, on a peur du regard. J'ai cru que j'allais mourir d'une crise cardiaque en donnant le papier à lire.
J'en suis sortie vivante. Juste, j'étais soulagée.

Le silence, c'est un engrenage duquel il est difficile de sortir. Parce qu'on nous dit et redit qu'il faut fermer sa gueule. Parce qu'on a toujours fonctionné comme ça et que souvent, on ne connait rien d'autre.

C'est faux. Ils n'ont pas toujours raison. Ils n'ont aucun droit sur nous. Juste celui de nous respecter. A partir du moment où ils dépassent ce droit, nous ne leur devons plus rien.

Ils sont coupables.

Eux. Juste eux. Ceux qui font, pas ceux qui subissent.

Parler, c'est notre droit, notre seul droit. Il n'est jamais trop tard, mais il n'est jamais trop tôt non plus.

Gueuler. L'ouvrir. C'est notre seule arme, mais la plus efficace de toutes. La seule qui fait peur.

5 décembre 2006

Le pourquoi du comment.

Barbeles2

J'ai tapé "Maltraitance" un jour dans un célèbre moteur de recherches. Et j'ai été choquée. Parce qu'il n'y avait, en majorité, que des sites sur la maltraitance des animaux.

Je n'ai rien contre, mais il y a des humains qui en crèvent, et pour eux personne ne se bouge. Et eux, personne n'en parle. Tout le monde s'en fout.

J'aurais pu faire un site, mais je ne sais pas faire. Alors j'ai choisi l'option blog. Je ne sais pas qui ira me lire. Ni si on viendra me lire. Ni rien. Mais je me dis, si cela peut aider une, ne serait-ce qu'une personne, cela aura servi à quelque chose.

Je suis ouverte à toute question ou réclamation. Je préviens également qu'il y aura peut-être des choses difficiles à lire, qui pourront déranger le politiquement correct. Je le sais. Mais c'est comme ça. Après, on choisi. On ferme les yeux, ou alors on accepte de voir un soupçon de la réalité.

H.

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Maltraitance.
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